Un entraînement bien mené ne suffit pas à atteindre ses objectifs. Le physique et le mental sont étroitement liés. Le jour d’une course, dans les moments difficiles, votre mental et votre confiance sont amenés à prendre le relais d’un physique défaillant. Si vous appliquez les conseils qui vont suivre, vous mettrez toutes les chances de votre côté!
1/ Restez concentré
Un moment de déconcentration peut avoir de multiples conséquences. Si vous rêvez sans regarder où vous mettez les pieds alors vous pouvez faire une chute voire vous faire une entorse. Si vous oubliez de vous alimenter et de boire régulièrement, vous pouvez faire une hypoglycémie et un début de déshydratation.
Il est donc important « d’être dans votre course », ancré dans le présent et de mettre en place quelques routines. Vous pouvez par exemple décider de boire une gorgée d’eau toutes les 5 minutes, de vous ravitailler toutes les 45 minutes.
Mais il faut aussi savoir écouter votre corps et votre physique. Vous pouvez ainsi vous inspirer de la technique du body scan expliqué dans le livre « trail running, préparez vos défis ». Pour simplifier, le principe est de faire régulièrement un balayage corporel pour faire le point sur ses pensées et son physique. C’est une technique pour rester concentré et ne pas laisser vagabonder son esprit. Cela va par exemple permettre de sentir venir une douleur ou un coup de moins bien. Ça permet donc d’anticiper et de mieux se préparer à faire face.
Vous focaliser sur le paysage qui vous entoure et sur votre respiration vous seront également bien utiles pour vous préparer à faire face aux difficultés.
2/ Acceptez votre état et ses conséquences
C’est là que les choses se corsent ! Lors d’un trail, surtout long, vous pouvez faire face à une défaillance ou à une douleur qui peuvent vous accompagner très longtemps. C’est ce qui m’est arrivé lors du grand trail des templiers: faire face pendant plus de 6h au retour du syndrome de l’essuie-glace que j’ai senti venir et à divers problèmes gastriques suite à ma prise d’AINS.
Il est important d’être parfaitement conscient de son état pour être prêt à s’en accommoder. La première tentation est souvent de ne pas vouloir voir les choses en face et de penser à autre chose. Mais la meilleure manière de lutter, je pense, est de regarder la réalité en face et d’en avoir pleinement conscience.
Une fois conscient de votre état, vous devrez peut-être décider de ralentir momentanément voire de faire abstraction de vos objectifs initiaux ou les revoir à la baisse.
3/ Fixez-vous des objectifs à très court terme
A ce stade, il peut être raisonnable d’abandonner pour, par exemple, ne pas aggraver une blessure. Ou parce que vous vous rendez compte que vous n’êtes pas prêt mentalement à faire face. Vous êtes le seul juge. Un abandon peut être une belle marque d’humilité et de sagesse.
Mais si vous avez un doute, alors cela vaut peut-être le coup de continuer pour vous laisser une chance. Si vous êtes très loin de l’arrivée, il va falloir penser à des objectifs à très court terme. Par exemple, rallier le prochain ravitaillement pour faire le point, arriver sur un replat pour souffler un peu, … Il faut éviter de vous projeter vers la ligne d’arrivée si elle est encore loin sinon vous allez prendre un coup au moral!
4/ Comprenez pourquoi vous êtes prêt à souffrir jusqu’au bout
Le dialogue interne est prépondérant pour trouver des ressources mentales profondes qu’on ne soupçonne souvent pas. Pourquoi accepter de se faire tant de mal ? C’est vraiment propre à chacun. Pour vous éclairer, voici des éléments de réponses très personnels qui, pour moi, ont fait la différence lors du grand trail des templiers.
Premièrement, j’ai eu envie de voir où sont mes limites avec la conviction que j’ai toujours sous-estimé mes capacités mentales et physiques. Affronter une telle difficulté était une trop belle occasion de me prouver des choses à moi-même.
J’ai aussi pensé à tous mes proches qui m’ont envoyé des messages d’encouragement avant le trail. Je savais sur le moment qu’ils pensaient à moi, certains me suivaient en live sur internet. Cela m’a redonné de la force.
Je me suis également dit que j’avais une chance inouïe d’être là au milieu d’un magnifique décor. Et que c’était la récompense d’un entraînement de plusieurs mois voire de plusieurs années!
Je me suis également nourri de la ferveur et des encouragements de la foule venue en masse. Ce n’est possible que lors des « gros » trails mais c’est vraiment précieux tous ces gens qui vous encouragent en lisant votre prénom sur votre dossard.
Enfin, un refus presque obsessionnel de l’échec m’a donné une force supplémentaire. Et abandonner sur une blessure aussi frustrante aurait été un échec.
5/ Gardez confiance en vous
Etre en accord avec vos motivations permet de rebooster votre moral même si vous allez sûrement connaître encore des hauts et des bas jusqu’à l’arrivée.
Pour tenir, il faut maintenant garder confiance et ne plus douter de votre capacité à aller au bout. Pour ce faire, j’ai trouvé une astuce : me rappeler que la distance qu’il reste à parcourir équivaut par exemple à une belle randonnée ou à une sortie que j’ai réalisée lors de ma préparation. Cela donne un beau point de repère.
Plus la ligne d’arrivée se rapprochera et plus vous allez être convaincu de votre capacité à terminer.
Voilà mes quelques conseils tirés de mon expérience personnelle. Et vous, avez-vous déjà eu à puiser au plus profond de vous-même ?