5 raisons d’abandonner un trail

Abandonner est souvent une affaire de gestion de notre amour-propre ! Pourtant, avec le recul, ce n’est pas une catastrophe, n’est-ce pas ? Je vous propose de passer en revue dans cet article les 5 principales raisons d’abandon lors d’un trail. Cet article participe à l’évènement “Gérer l’abandon” du blog Courir un Trail.

Raison n°1: une blessure

C’est a priori une des raisons les plus louables de jeter l’éponge. Abandonner pour ne pas risquer d’aggraver une blessure c’est une sage décision pleine d’intelligence n’est-ce pas ?

Mais soyons honnête c’est loin d’être aussi simple. On se découvre souvent une âme de guerrier, prêt à souffrir le martyr pour atteindre coûte que coûte ses objectifs. C’est que ça prend du temps de s’entraîner alors pas question de renoncer pour un début de tendinite par exemple.

Alors jusqu’où faut-il aller et quand faut-il décider de renoncer ? Tout va dépendre de la durée restante de la course, de la suite de la saison et bien sûr de la nature de la blessure.

Je suis bien placé pour en parler avec mon expérience du syndrôme de l’essuie-glace lors du trail des Templiers 2016. Ce jour-là, après plusieurs hésitations, je suis allé au bout avec une forte douleur au genou qui m’a accompagné durant 6h.

Je ne sais pas si c’était une bonne décision mais cette expérience m’a fait réfléchir. Si demain la situation se reproduit je me résoudrai peut-être plus facilement à l’abandon.

Raison n°2: des conditions de course extrêmes

Vous êtes parfaitement préparé et bien équipé pour savourer ce trail tant attendu. Mais pas de chance, la météo n’est pas au rendez-vous. Il fait froid, il y a de la pluie et du vent.

Malgré tous vos efforts, vous décrochez un peu et vous êtes en mode survie. Et puis vous finissez par vous rendre compte que cela vous mine le moral et que le plaisir n’est plus trop là.

Pour peu qu’un fait de course vous impose un arrêt de plusieurs minutes, comme cela m’est arrivé lors de l’Ultra Trail du Vercors 2017, c’est fini vous jetez l’éponge.

💪 Vous êtes déçu mais vous allez renforcer votre mental grâce à cette expérience. Et vous avez su vous arrêter au temps pour ne pas risquer l’hypothermie.

A l’inverse, une chaleur écrasante peut aussi être éprouvante. Il faut boire régulièrement tout en s’alimentant régulièrement. Nous ne supportons pas tous ces conditions de la même manière. Il faut alors faire face avec aux risques d’insolation et de déshydratation.

En cas de mauvaises sensations, il faut mieux ralentir et rendre le dossard pour ne pas finir à l’hôpital si ça ne s’arrange pas.

Je me souviens d’un de mes premiers trails sous une forte chaleur : le trail des passerelles de Monteynard 2013. J’avais failli abandonner à cause de la chaleur. Ma femme se souvient de mon arrivée en titubant. Ça va que le trail était court mais sur une plus longue distance je jetais l’éponge.

Raison n°3: des problèmes gastriques

J’avoue que c’est un peu ma hantise, tout comme le retour d’un syndrome de l’essuie glace durant une course.  Une forte chaleur ou un temps très froid et le ventre risque de venir me gêner.

Plus que jamais, il faut faire attention à son alimentation avant et pendant la course. Ne pas trop surcharger le tube digestif à l’approche de la course en forçant trop sur les pâtes par exemple. Il faut bien penser à espacer les prises alimentaires, diluer davantage les boissons énergétiques en cas de forte chaleur etc…

Le stress, le froid et bien d’autres facteurs peuvent vous obliger à y faire face un jour. Cela m’est déjà arrivé. Le premier réflexe est de ralentir et de se dire que ça va passer !

Mais si ce n’est hélas pas le cas, vous risquez de ne plus pouvoir vous alimenter voire pire de ne plus pouvoir vous hydrater…

Raison n°4: Plus de force

Dans ce cas-là, l’amour propre peut en prendre un coup. Impossible de continuer:  vous n’avez plus de force, vous marchez la plupart du temps, les sensations ne sont plus bonnes. A quoi bon vouloir continuer ?

L’analyse de la raison exacte est importante pour pouvoir repartir de l’avant. Vous êtes peut-être arrivé très fatigué le jour J. Ce peut être en raison d’un surentraînement : un excès de sorties longues à l’approche de la course pour vous rassurer par exemple.

Ou alors votre vie personnelle est très fatigante avec du stress au niveau professionnel, des enfants en bas âge qui ne font pas leur nuit.

A l’inverse, vous avez peut-être sous-estimé la difficulté du trail, vous ne vous êtes pas assez entraîné et vous avez mis la barre un peu trop haute.

Et vous n’aviez tout simplement pas l’envie et la motivation d’aller au bout de vous-même coûte que coûte.

💪 Avec une bonne analyse de la raison de cet échec, vous apprendrez et reviendrez plus fort la prochaine fois.

Raison n°5: mauvaise gestion de course

A mon sens, plus la distance est longue et plus une mauvaise gestion de course peut être source d’abandon. Voici un scénario un brin caricatural mais qui peut tout à fait se produire.

Vous êtes très motivé, vous voulez bien vous placer dès la première difficulté. Vous allez donc prendre un départ rapide. Sans vous en rendre compte, vous allez vous mettre vite dans le rouge. Vous allez générer de la fatigue de manière précoce et votre stock de glycogène va vite s’épuiser.

Pour ne rien arranger, vous avez oublié de vous hydrater et de vous alimenter régulièrement. Du coup, vous mangez et buvez de trop grosses doses d’un coup. Cela risque de provoquer des problèmes gastriques.

Et puis les conditions se gâtent, la température chute et vous avez traîné à mettre votre coupe-vent. Résultat: vous avez froid, vous êtes mouillé et avez le morale dans les chaussettes..trempées.

Enfin, vous décidez de faire un break au ravitaillement voire un petit somme si vous êtes sur une longue distance. Finalement vous vous dites que vous seriez mieux dans votre lit !

Dans tous les cas, l’abandon est une source d’apprentissage qui donne de l’expérience et renforce la motivation pour le prochain trail. Et vous, avez-vous déjà connu l’abandon ?