Pour préparer un ultra trail, il est nécessaire de planifier et structurer un minimum son entraînement, surveiller la diététique…en gros se fixer un cadre. Mais je me suis avant tout donné un principe fort : être focalisé sur le plaisir de chaque entraînement. En effet, je sens que je n’ai pas la force de m’imposer une discipline trop forte. Ma préparation est donc guidée par cette recherche de bonnes sensations, quitte à parfois délaisser mon plan d’entraînement.
Mois de mai : la motivation est au rendez-vous
Le mois de mai constitue le point de départ de ma préparation, planifiée (grossièrement) sur 4 mois en tenant compte des nombreuses contraintes de mon quotidien. Je suis très motivé et je réalise de belles séances d’entraînements : VMA, côte, renforcement musculaire, dénivelé continu,…
Je veille juste à ne pas trop monter en volume pour ne pas me griller pour la suite. Mon secret pour tenir le cap malgré les réveils nocturnes: je profite notamment de mon congé paternité pour compenser le manque de sommeil 🙂
Le besoin de souffler et de m’évader
Et puis, je ressens début juin l’effet d’une année très chargée. Voyez plutôt : déménagement, naissance de mon deuxième fils, changements subis dans mon quotidien professionnel et autres préoccupations (planification de la suite de ma formation d’accompagnateur en montagne entre autre). Je suis bien obligé de lever le pied et des vacances en familles me font du bien…même si ça reste sportif d’avoir deux enfants en bas âge !
Je décide de remplacer un week-end choc planifié à la mi-juin par une escapade en mode randonnée dans les Ecrins avec un ami. Bien m’en a pris car cette aventure me ressource avec une nuit à plus de 3 000 m d’altitude ! Cela suffit à mon bonheur et je m’accroche moins à mon objectif d’ultra, fidèle à ma volonté de rester focalisé sur le plaisir.
La suite de ma formation d’accompagnateur en montagne
J’arrive ensuite à un moment important de l’année : la suite de ma formation d’accompagnateur en montagne. Pour ceux qui n’ont pas suivi, l’aventure a démarré ici. Deux semaines, prises sur mes congés, me permettent de franchir une étape importante : obtenir le statut d’accompagnateur stagiaire. Cette réussite booste ma confiance en moi, un peu en dent de scie ces derniers mois.
Durant ces deux semaines, je délaisse totalement mon plan d’entraînement pour profiter des randonnées, sorties d’orientation,… Je passe deux nuits à la belle étoile en montagne. Cette coupure me recentre une nouvelle fois sur l’essentiel et me fait du bien. Mais l’objectif ultra garde une petite place dans un coin de ma tête! Je me rassure en me disant que je m’entretiens physiquement même si je ne fais plus de spécifique.
La remise en question de l’objectif
Au retour de ma formation, je ressens l’envie de me laisser un peu aller, de souffler, de ne rien faire. Après tout, j’ai beaucoup donné ces derniers mois et j’aurais bien besoin de couper. Durant quelques jours, je ne ressens pas l’envie d’aller courir et la question d’abandonner l’objectif de mon ultra trail du Vercors se pose. Après tout, je fais ça pour le plaisir et je ne veux pas que ça devienne une charge mentale supplémentaire!
La suite
La raison aurait peut-être dû m’inciter à abandonner ce projet. Les mois qui viennent de s’écouler m’incitent à l’humilité et à remettre certaines choses à leur place. Je ne suis ni superman ni superpapa et mon stock d’énergie est limité.
Mais je crois que les regrets seraient trop forts de ne pas avoir au moins essayé. Et surtout, je crois que l’énergie que la quête de cet objectif va me donner sera supérieure à celle dépensée.
J’ai envie de voir le lever de soleil depuis les balcons est du Vercors après un départ matinal à la frontale, de profiter des encouragements des habitants du Vercors. Je veux savoir ce que je vais ressentir au sommet du Moucherotte à quelques encablures de l’arrivée et, si possible, étreindre ma femme et mes fils à l’arrivée.
Bref, j’ai envie de vivre une expérience intense et inoubliable dans un de mes jardins préférés.
