Compte-rendu de la Skyrace des Matheysins 2018

Il est un peu plus de 12h30 en ce beau dimanche 6 mai. Je viens de boucler les 27km et 2000 d+ de la difficile Skyrace des Matheysins. Je suis dans un état d’esprit mitigé. D’un côté, je ressens la satisfaction d’avoir vaincu cette belle épreuve et d’en avoir pris plein la vue alors que j’ai failli être forfait. Mais de l’autre je peste un peu contre les mauvaises sensations ressenties quasiment de bout à bout. Elles ont  en effet un peu atténué mon plaisir d’être dans ce cadre somptueux.

La skyrace des matheysins s’annonçait comme ma première skyrace. La différence par rapport à un trail classique ? Son côté plus montagneux et technique, un dénivelé important et des passages à haute altitude. Et je vous assure que niveau technicité on a été servi !

Petit retour sur ma préparation

Après avoir récupéré du Lyon Urban Trail, je suis retourné arpenter quelques sentiers raides et techniques afin de préparer au mieux cette course au fort dénivelé. Mais en guise d’apéritif m’attendaient les 14km du trail des 3 Pucelles, 1ère édition de cette course pour laquelle j’ai gagné un dossard. Ce mini-objectif me motive énormément car il se déroule sur mes « terres » d’entraînement.

Nous sommes à 3 jours de ce trail et à 10 jours de la Skyrace. Après un repos de quelques jours suite à un mauvais rhume (merci les enfants !), je décide de boucler une dernière séance de PPG. Mais lors de la dernière série d’exercices, je fais un faux mouvement qui me déclenche une vive douleur au dos ! Je rentre tant bien que mal chez moi et je ne peux que constater les dégâts.

Je serai bien sûr forfait pour le trail des 3 pucelles et c’est une grosse déception. Mais commence maintenant la course contre la montre pour être rétabli pour la skyrace. Quand j’arrive à peine à courir 5 jours avant, je me demande bien comment je vais pouvoir encaisser les chocs des descentes notamment.

Mais une chose me rassure : les bâtons me soulagent en montée. Alors je vais tout essayer pour être d’aplomb pour le jour J : ostéo, automassages, étirements…

Je me suis en effet nourri des images des années précédentes et je suis impressionné par des passages dignes de l’alpinisme (sécurisé par corde et filet tout de même) et les sentiers aériens. Il faut vraiment que j’aille voir ça !

Un dernier test plutôt encourageant 2 jours avant la course me décide à y aller en mode guerrier : pas question de rater ce premier rendez-vous avec cette course unique.

C’est parti !

Malgré ma forme incertaine, je décide de prendre un départ assez rapide. L’idée est d’éviter de faire trop la queue aux passages techniques pour ne pas trop se refroidir…et parce que je n’aime pas trop attendre.

Ça monte dès le départ mais de manière assez modérée. Je garde un bon rythme jusqu’au 1er ravitaillement (environ 7km et 700d+) mais j’ai déjà l’impression d’avoir du mal à relancer sur les faux plats.

La première heure de course passe quand même assez vite mais ce sera la seule où j’aurai des sensations à peu près bonnes ! La bonne  nouvelle c’est que j’oublie assez vite la petite gêne au dos.

skyrace des matheysins ravito 1

Il faut ensuite rejoindre le Perollier qui dépasse les 2000 m d’altitude au prix d’une bonne montée raide et caillouteuse. Et je commence déjà à faiblir vers la fin de cette montée, me laissant doubler par quelques coureurs.

Je m’accroche sur la petite portion descendante et (déjà) enneigée pour me rendre au col de l’Ollière lieu du 2ème ravitaillement. 10,5 km 1300 d+ et un peu plus de 1h30 de course. Je suis dans le dur, le cœur s’emballe trop vite, les jambes ne répondent plus trop… je vais subir la suite du parcours c’est sûr car le plus dur est à venir!

Coup de mou dans un cadre somptueux

Après une nouvelle montée sèche depuis le col, nous arrivons dans la partie la plus vertigineuse de cette skyrace : les crêtes des oreilles du loup. Nous attaquons par une descente limite en rappel dans un couloir puis tout en glissade sur la neige dans certains passages.

Il ne faut pas lâcher les cordes ! Mais c’est ludique et je suis surtout bien content d’avoir les chaussettes longues pour faire de la luge (sur les fesses) dans la neige !

Mais je vais ensuite subir une grosse défaillance dans une montée raide et les dévers taillées dans la neige. Je glisse assez souvent, j’optimise peu mes déplacements et j’use inutilement de l’énergie.

skyrace des matheysins oreilles du loup

J’aborde la longue portion un peu « roulante » longeant l’arête un peu à bout de force. Je subis le parcours.

Perdant un peu ma lucidité, je réalise de nombreuses approximations : je tente de planter mes bâtons dans la neige alors que j’ai oublié les rondelles (résultat : je m’enfonce !), je rate un balisage ce qui me rajoute une petite remontée dans la neige,…

Respirer un grand coup et ouvrir les yeux

Heureusement, je vais assez vite me reprendre même si les sensations ne seront jamais vraiment là. Il faut dire que le magnifique cadre aide à relativiser. Arrivé au Tabor, point culminant de ce magnifique parcours, je respire un grand coup. Je prends le temps d’admirer et de prendre en photo la vue somptueuse sur les alentours.

skyrace des matheysins tabor

Je reprends un peu mes esprits avant d’aborder la première portion technique de la descente. C’est un peu dur mentalement mais les parties enneigées m’amusent toujours autant. Je me laisse aller à glisser et ça me repose au niveau neuro-musculaire c’est déjà ça !

La suite de la descente est assez roulante, les kilomètres défilent enfin. Je ne fais malgré tout pas la descente à bloc, ça n’a plus vraiment de sens car je ne vise plus de performance sur cette skyrace depuis bien longtemps !

Finir…et puis c’est tout!

Alors je me fais plaisir et je me prends une crêpe au nutella avec un coca au troisième ravitaillement ! La lassitude me gagne un peu sur la fin du parcours. Je ne suis plus trop dedans et je manque de me tordre la cheville à plusieurs reprises.

Je me force à trottiner sur les phase de replat et les légers faux plats (mais pas dans les montées !).

Et je finis par rallier l’arrivée sous un grand beau temps, 81ème sur 215 classés en 4h03 minutes. Un moindre mal tant j’étais en mode tortue sur la deuxième moitié du parcours! Je file rapidement chez l’ostéo à l’arrivée pour essayer de réparer le mal infligé à mon pauvre corps 😉

Pour finir, je tenais à dire que l’organisation est au top (sacré boulot de sécuriser cette course) avec des bénévoles très sympas. Et merci d’avoir mis gratuitement à disposition les photos sur le site! J’en avais presque perdu l’habitude et ça mérite d’être signalé.

Bref, j’ai déjà envie d’y retourner l’année prochaine!

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