La route vers l’UTMB est encore longue ! Après une préparation hivernale basée sur le renforcement musculaire et le travail de vitesse, une première échéance m’attendait le 12 avril : les 24h de la Tour Sans Venin. Le principe ? Parcourir une boucle d’un peu plus de 6km et 250 m de dénivelé toutes les heures. Si possible 24 fois. Je vous raconte cette expérience dans ce nouvel article.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, commençons par un petit retour sur ces 3 premiers mois de préparation hivernale.
Un début de préparation UTMB axé sur la force et la vitesse
Ce début d’année a été consacré au travail de la force dans une salle de sport (une première expérience pour moi) et une séance de développement de la vitesse à plat (mon point faible).
Le corollaire de ce choix ? Un volume d’entrainement nécessairement bas pour supporter ce travail de qualité et limiter le risque de blessure.
Je pensais intégrer un peu de skating pour faire un minimum de volume en entrainement croisé. Mais quelques péripéties m’en ont empêché. Je me suis juste contenté de quelques sorties de ski alpin avec mes fils, ce qui est moins intéressant au niveau cardio-vasculaire.
Ma première sortie trail supérieure à 2h depuis…mi octobre 2024 a eu lieu début mars lors de la reconnaissance de la 24h TSV ! J’ai ensuite intégré un peu plus de volume pour ne pas arriver en « touriste » sur la course.
Mais, hasard ou pas, des petits bobos ont alors fait leur apparition.
Le début des ennuis ?
Le dimanche 16 mars a été l’occasion de faire un premier test intéressant avec le Sacré Trail des collines (27km et 1150 d+). Les conditions furent hivernales avec de la neige sur le parcours ! J’ai plutôt bien géré ma course pour finir 20e sur 235.
Le lendemain, je me suis fais mal au dos à la suite d’un faux mouvement. Cela m’oblige alors à lever le pied pendant quelques jours. Puis, lors d’une longue sortie une semaine après, je tape fort dans un cailloux dans les derniers hectomètres. Je finis ma sortie avec une petite gêne sous le gros orteil, sans plus.
Ces blessures ne sont pas anodines et sont révélatrices d’une forme de fatigue générale, qui accompagnent souvent ma fin d’hiver…
Mais le plus important est là : l’envie de vivre cette nouvelle expérience et de la partager avec les copains près de la maison !
Place à la 24h TSV
Cette course est avant tout un test en condition ultra avec le luxe de pouvoir s’arrêter à tout moment, à quelques kilomètres de chez moi.
Il s’agit de la 1ère édition, organisée par le club Courir à Seyssins-Seyssinet (CA2S) où j’entraine les séances en nature depuis plusieurs années. L’évènement s’annonce convivial, ce qui m’attire particulièrement.
Ce qui m’attire également, c’est de flirter avec mes limites et de voir jusqu’où je suis capable d’aller malgré mon manque de volume d’entrainement. Je me suis fixé un objectif minimum de 12 tours, ce qui me paraît réaliste.
Mais pour travailler la résistance mentale (et musculaire !), je me fais la promesse de pousser un peu au-delà, en fonction des sensations du moment.
Un début dans la convivialité
Les conditions sont idéales en ce samedi 12 avril. Il fait même un peu chaud ! Nous partons en même temps que le format 7h, ce qui fait un beau convoi de coureurs. Mais cela reste largement à taille humaine !
Les premiers tours se font dans la convivialité avec un rythme tranquille. Je boucle les tours en environ 50 minutes. Je me concentre juste sur l’essentiel : les passages techniques en descente et manger régulièrement.
Au bout du 4e tour, nous voyons débouler les fusées du format 4h, partis 10 minutes après nous après chaque tour ! Le classement se fait en effet sur les ordre d’arrivée du dernier tour et il en sera de même pour le format 24h.
Je prends beaucoup de plaisir durant ces premières heures mais deux éléments viennent me perturber.
– Ma douleur sous le gros orteil se réveille sérieusement lors du 6ème tour.
– Je ressens des frottements aux talons surtout le gauche. Je mets régulièrement du Nok en fin de tour mais c’est assez pénible.
Je suis un peu inquiet pour la suite mais en desserrant ma chaussure ça va mieux sous le gros orteil.
Je peux changer de chaussures pour soulager mes frottement mais mes semelles orthopédiques ne sont pas adaptées. Cela est gênant car il y a un renfort pour soulager mon gros orteil.
Je fais le choix de supporter les frottements au talon. Une erreur de chaussures à ne pas reproduire à l’UTMB !
Je reste néanmoins confiant pour mon objectif de 12 tours minimum. Je dois juste gérer un gros coup de faim vers le 8e tour. Je m’enfile un demi hot dog au ravitaillement et je me fais même charrier car je prends le départ de la 9e boucle avec la 2e moitié à la main !
Un peu de souffrance pour travailler le mental
La nuit tombe petit à petit. L’ambiance de la course change ! Le peloton commence à se rétrécir, ça discute un peu moins… la fatigue commence à arriver.
J’arrive plutôt frais au bout de la 12e heure à minuit. Mais je sens que je commence à avoir les jambes qui brûlent. Je suis aussi légèrement essoufflé dans la première montée raide alors que jusque là tout allait bien.
Je décide logiquement de « tirer un peu » pour ne pas s’arrêter dans la facilité cela ne me ressemblerait pas !
Moi qui recherchais à me mettre dans le dur, je vais être servi ! La baisse de forme va être assez brutal : des maux de ventres se réveillent, les frottements m’agacent de plus en plus et je commence à avoir du mal à manger. Sans parler des jambes qui brûlent de plus en plus !
J’ai encore un peu de marge. Je boucle le 14e tour en dernière position en 55 minutes. Je repars pour le 15e en tentant de me fixer un dernier objectif : la barre des 100 kg soit 2 tours de plus. Mais très vite je renonce : je dois quand même me préserver pour la suite. Et puis de toute façon, je n’arrive plus à m’alimenter !
Je boucle le dernier tour en 57 minutes et 30 s environ. Il est 3h du matin c’est l’heure d’aller se coucher !
Conclusion
Après une très courte nuit, je n’ai qu’une hâte : aller voir l’arrivée des survivants !
Ils seront 8 sur 56 à être arrivé au bout bravo à eux !
Au final, j’ai adoré ce format et l’ambiance de la course. Une belle réussite !
J’espère être à nouveau au départ l’an prochain pour… faire mieux !